En Suisse, de plus en plus de personnes souffrent de graves problèmes de santé provoqués par des produits chimiques. Ce sont des personnes qui, dans leur vie quotidienne, sont en contact avec des produits tels que : solvants, pesticides, déodorants, parfumerie, produits de lavage, gaz d'échappement, produits de désinfection, émanations de produits du bâtiment, formaldéhyde, PCP. etc. Ces produits, en l'occurrence, ne déclenchent pas que des petits problèmes de santé, mais de graves symptômes de maladie qui peuvent aller jusqu'à l'incapacité de travail ou voire même, l'invalidité. Cette maladie est appelée communément MCS (Multiple Chemical Sensitivity). Notre système de santé (médecins, assurances sociales, département de la santé, autorités) n'ont, depuis des années et à ce jour, pas pris au sérieux ce genre de maladie.

Cette maladie a, pour des raisons de difficulté de diagnostic, souvent et à tort, été classée sous le registre des troubles psychiques. Ce qui, pour les concernés, est une discrimination intolérable. S'en suit une déchéance sociale, l'isolation et l'exil personnel qui, pour toutes ces personnes atteintes de MCS, est une dure, implacable et insoutenable réalité. Plus de 100 personnes intoxiquées MCS ont déjà rallié notre organisation en Suisse. Mais la réalité est bien plus sombre. En effet, une étude étrangère prouve que, fort probablement, des milliers de personnes sont atteintes de maladies analogues ou ressemblant au MCS.

Ces mêmes problèmes de reconnaissance touchent les patients atteints de fibromyalgie, de CFS, d'allergies aux amalgames dentaires et de sensibilité électrique. La réalité est que ces patients subissent des souffrances physiques et morales et que la médecine actuelle a tendance, avec les difficultés de diagnostic, à classer ces maladies sous le registre "psychique". Ce ne serait pas la première fois que la médecine conventionnelle d'aujourd'hui devrait rebrousser chemin et accepter de réviser sa façon de voir et de faire.

Un des plus grands problèmes pour ces personnes atteintes de MCS, c'est de trouver un habitat adéquat. Souvent les MCS ne trouvent pas d'appartements ou constructions libres de tous produits nocifs ou construits avec des matériaux biologiques et le marché actuel du bâtiment ne fournit pour ainsi dire rien pour ces cas particuliers. Et si tel était le cas, les ayants droits à l'AI ne pourraient financièrement en assumer le coût. C'est pour cela que les personnes atteintes de MCS exigent la reconnaissance de leur invalidité, afin que l’état s'engage à mettre à leur disposition des constructions exemptes de toxiques et construites à l'aide de matériaux biologiques. Pour les atteints de MCS, des bâtiments édifiés avec des produits biologiques ne sont pas un luxe, mais une nécessité absolue afin de leur permettre de vivre décemment et avec le moins de douleurs possible.

Cela fait environ deux ans que les personnes atteintes de MCS s'organisent en Suisse, car les problèmes liés à la vie pratique et quotidienne des concernés sont incommensurables. Il serait possible de les aider avec de simples moyens, pour autant que, comme aux Etats-Unis et dans d'autres pays, leur maladie soit reconnue officiellement en Suisse. C'est pour cela que nous nous adressons avec insistance aux autorités, département de la santé, médecins, assurances sociales, caisses maladie, industries, afin que d'un commun soutien, cette reconnaissance se fasse. Cela fait des années que quelques cas isolés sont à peine pris en compte et que la douleur de ces invalides ne cesse de s'accroître et de s'aggraver.

Nous exigeons de l’état et des assurances sociales la reconnaissance de notre invalidité en tant que maladie réelle, afin que les pratiques "psychiatriques" visant ces patients cessent au plus vite. Lorsque ce pas sera franchi, une aide efficace et adéquate pourra alors être fournie aux personnes touchées par le MCS. En outre, nous prions l’état et les caisses maladie de subvenir et de participer à la création de points de contact et d'organisation liés au MCS.

Nous demandons aux autorités fédérales de lancer une campagne de sensibilisation auprès des médecins, visant à faire connaître l'existence du MCS et à diagnostiquer cette invalidité, car bon nombre de médecins ne connaissent pas cette maladie.

Nous avons besoin de cliniques, incluant des départements de médecine environnementale spécialisée n intoxications diverses qui soient aptes à suivre et à soigner les cas MCS. Par exemple, une chambre spécifique dans les cliniques est importante pour ces patients, les cas étant, aujourd'hui encore, traités dans des locaux communs, nettoyés à l'aide de produits de désinfection conventionnels à risques pour les patients MCS, ceux-ci sont donc confrontés à des problèmes supplémentaires.

Nous prions instamment la Confédération, les Cantons, Communes et privés de nous aider à mettre à disposition, voire à acquérir des habitats offrant les exigences biologiques nécessaires pour les patients MCS. Dans toutes les régions de la Suisse, il se trouve des cas de MCS en situation précaire, nous pourrions les aider à moindres frais, ne serait-ce qu'en reconnaissant officiellement leur statut et en prenant au sérieux leurs demandes.

Le but de cette lettre signée par de nombreux patients MCS et autres personnes engagées est de faire comprendre cette maladie et d'en reconnaître la gravité. Pour de plus amples renseignements et détails, veuillez vous adresser à la ligue MCS Suisse et à leurs collaborateurs.